Dans cette série, je m’intéresse aux relations conflictuelles qu’entretiennent la nature et la technologie. Suite à la réalisation du tableau de grand format La persistance d’un battement d’ailes, j’ai poursuivi la réflexion sur la précarité des écosystèmes, mis à mal par les avancées et prétentions technologiques. En écho aux écrits du sociologue Paul Virilio, notamment sur sa théorie de l’accident intégral, j’ai initié une suite de tableaux qui se présentait comme un essai sur la catastrophe et sa rémission. Virilio avance l’idée que l’accélération des techniques depuis la révolution des transports physiques et virtuels a engendré un potentiel d’accidents à survenir de manière exponentielle. Devant le risque que l’on met en scène, et devant la quantité inconnue qui se profile, nous serions dans l’attente de l’accident intégral.
À mon sens, il s’agit d’y insuffler une notion de temps en posant l’hypothèse de l’après catastrophe. Le postulat que je développe dans mon travail en peinture cherche, dans cet après, à faire surgir la persistance de la nature sur l’agression technologique. Comme une notion d’espoir, entre désastre et beauté.